19 juin 2005

Apprenti Sorcier

Vanité des vanités, tout est vanité... (L'Ecclésiaste - 1)

J'ai encore joué à l'apprenti sorcier... si j'ai une faiblesse (<irony> bon, on envisage, hein, je sais bien que je suis parfait </irony> ) c'est bien l'orgueil et la vanité.

J'ai un ami qui est dans une phase difficile, et ce depuis des années. Il a commencé une analyse, et ça l'aide beaucoup: il commence à comprendre les raisons de ses souffrances, de ses anxiétés, quelles sont les racines... (on reconnait bien là un lecteur fasciné par les "Racines du Mal" - c'est moi le lecteur fasciné). Bien que n'étant pas convaincu par la théorié psychanalytique Freudienne, je me suis beaucoup interessé ces derniers temps à ce sujet. Pas convaincu, car comme Karl Popper je considére la psychanalyse Freudienne comme une pseudo-science: c'est une théorie qui est systèmatiquement vérifiable, car aucun comportement ne peut l'infirmer. A noter qu'on peut d'ailleurs facilement tomber de la psychanalyse vers le sectaire, toute répudiation de la théorie frôlant l'hérésie du dogme proclamé par les adeptes. Et vous allez voir d'ailleurs que les personnes plongées là-dedans vont tirer de ce texte toutes une séries d'hypothéses plausibles et potentiellement contradictoires pour expliquer mon comportement. Bah tiens.

Mon côté non-scientifique (tout le monde a ses faiblesses, mais bon, je le bosse) m'améne à penser que vus les résultats positifs que mon ami reçoit de son "traitement", ce modèle doit approcher une certaine vérité, ou tout au moins être une projection de Ze Vérité. J'ai donc fouillé. Cherché. Trouvé des réponses, et encore plus de questions. Et finalement, j'ai trouvé une étude qui se rapportait aux problèmes rencontrés par mon ami. Cette thèse décrit le cas de quatre personnes dont les symptômes sont identiques à ceux de mon pote. Cette thèse fait une analyse, fournit des raisons, démonte les différentes couches qui comme les couches OSI paraissent séparées mais ne sont en fait qu'une représentation différente d'une même réalité. Ce n'est pas de la psychanalyse, plus de l'analyse psychique. Et j'ai retrouvé là tout ce que je sais de mon pote, j'ai vu les tenants et les aboutissants, j'ai compris son problème, et comment il le résoudra.

Fort de cette connaissance, j'ai voulu les utiliser pour aider mon painco (là commence la polémique: l'ai-je fait vraiment pour l'aider, l'ai-je fait par ce que ca me permet d'exercer mon pouvoir et de renforcer cette masculinité que nous autres hommes avons dû construire, l'ai-je fait pour reproduire des situations de mon passé? A l'heure actuelle je répondrais: branlage de cortex - Ce qui compte, ce sont les actions).

Erreur grave.

Je suis Ingénieur, pas Thérapeute.

Je n'ai pas présenté les données telles quelles, mais essayé de guider mon ami vers les thèmes qui le taraudent. Le résultat est que je l'ai aidé à progresser, et nettement. Et que tel Icare je me suis brulé les ailes, car j'ai induit une autre réaction. En m'approchant trop vite et trop près du noeud du problème, j'ai induit une sorte de transfert négatif: en aidant je devenais l'ennemi. Si ces barrières sont en place, c'est pour une raison bien précise, pour le protéger. En essayant de les faire tomber de l'extérieur, je mets en danger mon copain. Logiquement, il se défend, et la meilleure défense est souvent l'attaque.

Résultat à l'heure actuelle: On est en conflit grave, et c'est de ma faute.

Dans ma face.

L'enfer est pavé de bonnes intentions, comme on dit.

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