Ce coup-ci j'arrête! (2ème prise)
30 jours.
Putain, c'est dingue, déjà 30 jours que j'ai arrêté de fumer.
C'est la deuxième tentative, la première n'avait duré que deux semaines: un gros coup de blues, un pétard qui passe, et Bam! C'était reparti comme en 14 (petit rappel, 300 000 morts en 1914 (Août-Décembre), le pire taux de pertes de toute la guerre - et non, ce n'était vraiment pas une bonne idée de monter à l'assaut face aux mitrailleuses, pantalons rouges au vent...).
Donc ce coup-ci, j'ai mieux calculé, et essayé de planifier un peu, manière. D'abord, j'ai choisi une date bien précise: le début de 3 semaines de congés d'été. Ensuite le lieu: loin de chez moi et dans un cadre entiérement non fumeur, loin de toute tentation. Et puis un petit tour chez le toubib, histoire d'avoir de quoi dormir la première semaine (je ne voulais pas de substitut, pour moi cela ne fait que reculer le problème, mais des somniféres, pour éviter de jouer les derviches tourneurs toute la nuit dans mon lit). Et puis avertir mon entourage, leur dire que mon humeur allait changer, que j'espérais leur soutien, et j'ajoutais par là-même le désir de ne pas passer pour un con à leur yeux si je me craquellais. Et puis acheter tout un tas de paquets de chewing-gum. Et zou, c'était parti!
Bon évidemment, la première semaine, ça n'a pas été facile. L'avantage d'en être à la deuxième tentative, c'est qu'au moins je savais à quoi m'attendre. Saloperie de dépendance physique! Heureusement, les chewing gums ça aide, surtout si on rajoute àça de grands verres d'eau (jusqu'à 3l par jour au début), de grandes marches dans la Nature, et des séquences de défoulement en Forêt, à taper comme un sourd avec un bout de bois sur toutes les branches mortes qui traînent. La deuxième semaine idem, avec le manque qui diminue petit à petit. La troisième, retour à la maison, nettoyage du sol au plafond et rangeage (ou rangeationnement, au choix) pour faire disparaître tout ce qui pouvait être connecté au tabac.
Ouf, pas de panique, au fil du temps les choses commencent à s'améliorer: le manque a grandement diminué (même si au bout d'un mois ce n'est pas encore réglé), je ne tousse plus, plus de glaires le matin, une peau carrément plus nette, plus de doigts jaunes, les dents qui redeviennent blanches, l'haleine de pingouin qui n'est plus qu'un souvenir, fini l'odeur de cendrier froid dans l'appart, et de substancielles économies.
Bon, maintenant, reste à s'accrocher, résister aux retours de flammes et aux copains toujours dépendants, et surtout, tenir bon et ne jamais oublier qu'à la première cigarette, la première taffe, tout est foutu et que non, je ne serai pas plus fort ou plus malin ou plus capable de contrôler même après 100 ans d'arrêt. Bullshit, comme ils disent outre-Manche.
Ce n'est-qu'un début, Continuons le-combat! :)
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